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  • André Lacasse

Des erreurs à éviter


Depuis que j’ai commencé ma carrière en tant que planificateur financier, j’ai pu observer de nombreux comportements qui ont causé des tors regrettables en matière de finances personnelles.

Heureusement, je constate qu’au cours des dernières années, le niveau d’éducation financière s’est amélioré au Québec. De toute évidence, les Québécois sont plus sensibles aux questions qui touchent leur planification financière et leurs investissements.

Serait-ce le travail des planificateurs financiers ou l’accès à des sites d’information sur le web? Difficile à dire. Toujours est-il qu’il reste encore des erreurs à éviter surtout quand on parle des investissements, qu’ils soient en CELI, en REER, en REEE ou dans tout autre véhicule.


Erreurs à éviter

Les manchettes alarmistes ont certainement un impact sur la volatilité des marchés : guerres commerciales réelles ou anticipées, crise financière dans un pays quelconque ou tweet enflammé de Donald Trump. Mais quand cela arrive, la volatilité s’estompe souvent à très court terme.

Oui, il y a sûrement des investisseurs quelque part qui posent des gestes émotifs, avec ou sans leur planificateur financier, qu’ils pourraient regretter.

Voilà pourquoi j’ai eu l’idée de partager 8 erreurs à éviter quand on gère des investissements. Pour chacune d’entre elles, je vous donnerai un exemple ou encore une anecdote vécue.

1. Se fier aux manchettes « tape à l’œil »

Les conseillers ne le diront jamais assez : tous les événements politiques d’envergure qui se passent sur notre planète risquent d’affecter les marchés boursiers à court terme. Les arbitragistes adorent! Mais ces soubresauts sont bien souvent éphémères. Que ce soit la crise des tulipes au 17e siècle, le Krach de 1929, la Seconde guerre mondiale ou les attaques du World Trade Center, les marchés finissent par reprendre le terrain perdu.

Qui plus est, ces crises à court terme affectent généralement quelques secteurs de l’économie mais pas tous. Avec une bonne diversification, la capture de la baisse est généralement moins prononcée.

2. Ne pas diversifier

Vous vous souvenez de Nortel Networks à 125$ l’action? Environ un an plus tard, l'action valait 0,67$. Un de mes clients travaillait pour ce « fleuron » de l’économie canadienne et, grâce à un généreux régime d’option d’achat d’actions, avait accumulé une somme de plus de 300 000$. On comprend qu’il s’agit d’une valeur « sur papier ».

C’est bien, sauf que cela correspondait à 100% de ses placements ! J’avais beau lui expliquer l’importance de la diversification de portefeuille, la fulgurante croissance de la valeur de ses actions l’a rendu tellement confiant de devenir millionnaire rapidement que plus aucun conseil ne pouvait passer.

Il faut dire qu’à l’époque, son profil d’investisseur commandait de diversifier son portefeuille avec des produits de revenus comme les certificats de placements garantis…

3. S’autoproclamer expert

Jusqu’à tout récemment, je croyais la mode du « daytrading » qu’on a vue au Québec il y a une dizaine d’années, reléguée aux oubliettes. Je me trompais parce que la mode, ça va et ça vient. Ce qui est « tendance » devient dépassé mais redevient très « tendance » après quelques années.

Dernièrement, j’ai rencontré une personne qui, sachant que j’étais planificateur financier et représentant en épargne collective, s’est mis à me parler de ses finances avec une passion débordante. L’analyse technique, les ratios financiers, les sites pour initiés et tralala. En plus, il pensait qu'il y avait une date limite pour cotiser à un REER.

Investir n’est pas un jeu. Investir votre argent gagné avec tant d’effort est un exercice qui mérite une planification sur mesure qui commence par définir des objectifs uniques à long terme pour ensuite élaborer une stratégie en lien avec vos besoins.

4. Se fier uniquement aux conseils d’un seul conseiller

La plupart des planificateurs financiers et des représentants en épargne collective que je connais ont les connaissances et compétences nécessaires pour vous aider à gérer vos placements. Par contre, une deuxième opinion pour quelque chose d’aussi important que votre patrimoine demeure souhaitable.

Ce qu’il faut savoir est que les services offerts peuvent être très différents d’un conseiller à l’autre. Par exemple, dans certaines institutions financières on a l’obligation de vous offrir les produits maison. Posez des questions à votre planificateur financier et notez bien ses réponses.

À noter également qu’un planificateur financier a habituellement une formation dans d’autres domaines et pourra faire des liens avec des éléments tels la fiscalité, comme nous le verrons dans le prochain exemple.

5. Ne pas tenir compte de la fiscalité

La plupart des Québécois savent que le CELI est exempt d’impôt, que le REER permet de le reporter tout en bénéficiant une déduction équivalente au taux marginal et que le REEE offre des subventions qui peuvent dépasser 30%. Mais connaissent-ils vraiment les impacts fiscaux réels des différents véhicules de placement?

Le Centre québécois de formation en fiscalité a développé un outil qui évalue l’impact d’une cotisation REER en tenant compte de toutes les mesures fiscales.

En tenant compte des données de 2017, l’exemple d’une famille de deux enfants dont le revenu annuel est de 54 000$ (répartition entre les conjoints 60% / 40%) illustre qu’une contribution REER de 1 000$ permet de récupérer 74,4%.

Voici l’impact sur certaines mesures fiscales :

  • Allocation canadienne pour enfants : augmentation de 135$;

  • Crédit de TPS : augmentation de 50$;

  • Crédit d’impôts-solidarité : augmentation de 60$;

  • Soutien aux enfants (Québec) : augmentation de 40$.

En plus, la RRQ, l’assurance-emploi et le RQAP baissent.

Mais attention, chaque situation est unique et demande une analyse approfondie.

Donc, avant de vous faire dire que le CELI est plus avantageux que le REER, jetez un coup d’œil sur cet outil. La réponse sera : ça dépend.

6. Penser en termes de rendements plutôt qu’en termes de gestion des risques

Quand j’ai débuté ma carrière en 1992, les clients « magasinaient » un taux. Il faut dire qu’à l’époque, le taux de la Banque du Canada était passé de 14,05% en 1990 à 4,11% en 1993. À chaque échéance de certificat de placement garanti, le taux offert par les banques et caisses Desjardins était plus bas que le précédent.

C’est d’ailleurs ce qui a causé une hausse importante de l’actif des fonds communs de placements. Les investisseurs et les planificateurs financiers ont alors commencé à penser en termes de gestion des risques et de diversification de portefeuille. Si vos investissements sont concentrés dans un secteur pour plus de 20% de votre portefeuille, allez voir votre un planificateur financier pour évaluer la répartition d’actif.

7. Oublier d’augmenter son investissement mensuel

Il fut un temps où il y avait une ruée vers les institutions financières en février pour acheter un REER avant la « date limite ». Les planificateurs financiers et représentants en épargne collective travaillaient jusqu’à tard le soir. Cette pratique d’une absurdité sans entendement est, enfin je l’espère, révolue.

Un plan d’épargne doit tenir compte d’une contribution mensuelle ou mieux encore, d’une contribution à chaque jour de paie. Si votre conseiller vous appelle en février pour vous parler de la « date limite », posez-vous des questions sur ses pratiques d’affaires. Il n’y a pas de date prévue au calendrier pour investir dans votre CELI ou REER.

Si vous vous habituez avec un montant mensuel, assurez-vous de l’augmenter à chaque année. Le pire qui pourra vous arriver est de prendre de l’avance et d’atteindre votre objectif plus rapidement!

8. Ne pas penser à long terme

Investir 100$ par mois, ce n’est pas énorme. Mais si vous avez 25 ans, et que vous augmentez ce montant de 5% à chaque année, vous aurez accumulé la jolie somme de 336 500$ à 65 ans (avec une hypothèse de rendement de 5%). Ce calculateur d'Épargnes Placements Québec vous permet d’inscrire les chiffres que vous voulez.

Pour conclure, le meilleur conseil à donner est de ne pas agir seul et de demander l’aide d’un professionnel des services financiers. À partir d’un diagnostic, un planificateur financier pourra vous aider à établir des objectifs et un plan sur mesure qui tient compte des 7 décisions à prendre pour la réussite financière.

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