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André Lacasse

Faut-il s’inquiéter de la baisse des marchés?

Nous vivons actuellement une situation très particulière. Non seulement l’économie mondiale est en pause, ce qui affecte grandement les finances de plusieurs d’entre nous, mais l’idée de voir un être cher contaminé par la COVID-19 nous inquiète.


Correction boursière

Dans le cadre de ma pratique en planification financière, j’ai eu à discuter avec de nombreux clients du salarié avec fonds de pension à l'entrepreneur sans coussin de sécurité au cours des dernières semaines et je tiens à partager un aspect qui m’a beaucoup réconforté.


Je craignais qu’il y ait de nombreuses réactions du type « panique générale », qui sont véhiculées sur les réseaux sociaux ou dans certains médias qui veulent recueillir le maximum de clics… Après tout, les principales places boursières ont chuté de près de 35% entre leurs sommets et leurs creux!


Or, j’ai plutôt entendu des gens préoccupés par leurs parents, par le bien-être du personnel de la santé, par les salariés des petits commerces qui se retrouvent sans emploi ou encore, par la nécessité de respecter la fameuse distance sociale.


La baisse des marchés boursiers? Oui, bien sûr, mes clients s’informent à ce sujet, mais je n’ai pas ressenti de panique, même du côté des retraités. Ce qui m’amène à me poser la question suivante : pourquoi accorder tant d’importance à la baisse des marchés?

Les crises financières


Les corrections boursières ont toujours fait partie de l’équation quand vient le temps d’investir. Que ce soit en 2008, au début des années 1980 alors que les taux hypothécaires dépassaient les 20% ou, pendant la Deuxième Guerre mondiale quand des villes entières ont été complètement rasées, la main invisible d’Adam Smith de l’économie a réussi à confondre les sceptiques... Car les économies ont toujours réussi à se relever.


Ce graphique éloquent, produit par Gestion de Placements TD et Bloomberg Finance, démontre en effet qu’à chaque fois que l’indice phare de la bourse de Toronto (S&P/TSX) a subi une correction, les investisseurs patients ont par la suite été récompensés.

S&P/TSX

En d’autres termes : en ne succombant pas à la tentation de vendre ses titres investis en Bourse, il est possible de récupérer ses « pertes sur papier » dans un horizon de placement pas trop lointain.


La situation est-elle catastrophique pour les retraités? Normalement, avec un plan de décaissement solide, seul un faible pourcentage des actifs devrait être décaissé annuellement, et les conséquences seraient moindres.

La répartition d’actifs


Les premières pages des journaux font peur : « Catastrophe à la Bourse », « Les retraités devront se priver », « La retraite repoussée », « Le pire trimestre depuis 1987 », peut-on lire ces derniers jours…


Il existe plusieurs stratégies d’investissement. Du boursicoteur qui s’est autodécerné un postdoctorat en investissement jusqu’aux gestionnaires institutionnels, chacun se fait sa propre opinion. Sans vouloir prétendre que ma méthode est sans faille, mes 25 années d’expérience m’ont démontré qu’elle fonctionnait.


Ainsi, en détenant un portefeuille diversifié, non seulement pour les classes d’actifs (actions de grandes entreprises, de petites entreprises, obligations gouvernementales, etc.), mais également pour les secteurs de l’économie (maximum de 20% par secteur), on réussit à se protéger des risques de marché.


Cela vaut autant pour le REER, le CELI, le REEE ou tout type d'investissement.


Les gens qui ont « perdu sur papier » 25% ou 30% de leurs actifs au cours des dernières semaines étaient probablement investis à 100% dans les marchés boursiers. Avec un portefeuille diversifié, la baisse serait assurément moindre.


Rappelez-vous : le temps a toujours fait son œuvre et ramené les indices en territoire positif.

Le danger de l’approche à court terme


Le 3 avril dernier, ce titre accrocheur m’a fait sursauter : « Explosion de boursicoteurs au Québec ». Certains futés, constatant que les indices avaient chuté, se sont mis à acheter des actions par eux-mêmes pour profiter d’occasions qui, avouons-le, sont difficiles à identifier.


La décision d’investir reposait-elle sur une analyse approfondie du plan d’affaires de l’entreprise par une équipe de spécialistes, ou sur l’opinion d’un gourou des réseaux sociaux qui ne détient même pas de permis?


Acheter un, cinq ou dix titres ne permet pas d’avoir une diversification suffisante. Acheter un indice ne donne pas non plus accès à un gestionnaire actif qui vérifie si les titres qui le composent sont intéressants.


Certes, on peut être chanceux, mais on peut aussi ne pas l’être! Ce jeu n’est pas fait pour tout le monde. Souvenez-vous de Nortel Networks dont les actions sont passées de 124$ à quelques sous, causant de lourdes pertes à de nombreux investisseurs…

L’importance de la stratégie d’investissement


Si votre stratégie était bonne avant la crise, elle devrait l’être encore, et la correction ne devrait pas vous inquiéter. Vos placements sont-ils diversifiés? Ont-ils une corrélation faible? Un gestionnaire actif? Respectent-ils votre horizon temporel et votre tolérance au risque à long terme?


Si c’est le cas, il n’y a pas lieu de changer de cap.


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